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FAQ

Des détails pour les interrogations populaires
Pourquoi réduire la semaine de travail?

S'il y a une multitude de raisons à mettre de l'avant pour promouvoir la réduction de la semaine de travail - meilleure santé, diminution du stress, hausse du temps libre, plus grande efficacité au bureau, etc. - la raison fondamentale demeure simplement notre capacité de le faire. La productivité moyenne des pays de l'OCDE a plus que doublée depuis 1970 et cet excédent de revenu nous a principalement servi à nous procurer des biens dont nous n'avons pas vraiment besoin.
 

L'autre élément fondamental est bien sûr la protection de notre planète, de notre environnement. La voiture électrique, les énergies vertes ou encore les pailles biodégradables sont des incontournables pour réduire notre empreinte écologique, mais la meilleure façon de réduire celle-ci c'est encore de consommer moins!

La semaine de travail réduite sans compensation salariale apparaît dès lors comme l'une des solutions les plus efficaces pour lutter contre les changements climatique et la détérioration d'environnement.

Est-ce qu'il y a des études sur le sujet?

Il y a une foule d'études sur le sujet allant des bienfaits sur la santé, à ceux pour l'entreprise et l'environnement, en passant par les effets sur la redistribution de la richesse.

Pour plus de détails sur ces diverses études, passez voir notre page références.

Quels sont les modèles de réduction de la semaine de travail?
(Quelles sont les meilleures options?)

S'il y a une infinité de modèles possibles pour réduire la semaine de travail, il y a toute même quelques modèles dominants.

Les modèles se déploient en deux grandes catégories, la semaine compressée et la semaine réduite, avec ou sans diminution de salaire. Une fois ces bases établies, on retrouvera trois principaux modèles.

La semaine compressée, généralement sur quatre jours, qui est l'équivalent d'un temps plein où l'on a simplement reporté les heures. On se retrouve donc avec des journées de travail de neuf ou dix heures et des semaines de 36, 38 ou 40 heures. C'est probablement la solution la moins intéressante parce que le travailleur se retrouve avec de plus longues journées et l'employeur avec des gains minimaux à cause, entre autres, d'une diminution du rendement dû aux longues journées.

La journée à heures réduites est un modèle qui va à l'inverse du précédant. Plutôt que de compresser les heures, on diminue le nombre d'heures travaillées par jours. Le modèle le plus courant réduit la journée de travail à six heures. On aura donc une semaine de 30 heures, soit une réduction de 25% de la semaine « régulière » de 40 heures. Ce modèle table sur l'avantage des employés bien reposés et plus productifs ainsi que sur la libération d'heures journalières. Il sera parfois accompagné de mesure visant à rendre le travail plus productif et peut également se décliner en versions sans diminution de salaire.

Cette solution peut être intéressante dans certains contextes. La plupart des études sur la productivité font d'ailleurs état d'une diminution généralisée de la productivité après cinq à six heures de travail journalier (Golden, 2012). Par contre, c'est une des solutions les moins intéressantes du côté environnemental. Elle ne réduira pas directement les déplacements - mais peut potentiellement changer les modes de transport -, et ne réduira que peu ou pas les dépenses de l'entreprise et donc son impact sur l'environnement. Notons au passage que Toyota Gothenburg en Suède a adopté ce modèle en 2002 avec un énorme succès. Ils rapportent une hausse des profits de 25%!

La semaine de quatre jours est de loin la plus courante et la plus médiatisée. On la retrouvera avec et sans diminution salariale.

La version sans diminution salariale est probablement la plus médiatisée, surtout depuis son adoption par Microsoft Japon et Perpetual Guardian en Nouvelle-Zélande. Dans cette version du modèle, on propose généralement de couper une journée par semaine tout en maintenant le nombre d'heure de travail par jour. On passera donc de semaines de 35 ou 40 heures, à des semaines de 28 ou 32 heures et ce, au même salaire que pour une semaine de cinq jours. Cette réduction de la semaine de travail sans perte de salaire sera généralement accompagnée d'une refonte des processus de l'entreprise afin de trouver des façons de compenser la réduction du temps travaillé. Cela se fera de concert avec les employés et une exigence de rendement pourra faire partie de l'entente.

On se retrouve donc ici avec un modèle où les employés connaîtront potentiellement une hausse d'intensité de leur travail, mais la majorité des expériences pointent tout de même vers des employés plus heureux, moins malades et plus productifs. Cette solution compte beaucoup d'avantages même si elle s'applique peut-être plus difficilement dans certains secteurs. Elle permet une réduction importante des déplacements et la possibilité d'une réduction de consommation importante du côté des entreprises.

La version avec réduction de salaire est moins médiatisée, mais reste tout de même envisageable par plus de 50% des Canadiens. C'est un des modèles les plus répandus et il est de loin le plus intéressant du côté environnemental. Ne reposant pas sur une refonte des tâches ou une optimisation du travail, cette approche propose une réelle journée de congé supplémentaire par semaine et un impact significatif sur l'environnement.

Cette solution englobe les avantages de tous les autres modèles, mis à part la conservation du salaire, mais amène en contrepartie une réduction effective de la consommation des ménages et à ce titre, c'est la solution qui aura le plus d'effet sur l'environnement et la qualité de vie des gens. Elle tient compte de l'importante hausse de l'intensité du travail et de la productivité déjà atteinte par les travailleurs, tout en permettant une réelle redistribution de la richesse. Elle permet également une certaine sortie à la logique de croissance infinie, tout en permettant une transition mesurée.

Nous avons donc, dans la semaine de quatre jours sans compensation, une solution qui maximise le bien-être des gens, les effets sur l'environnement et qui, combinée aux avancées de productivité, vient maintenir la qualité de vie que nous connaissons aujourd'hui.

Est-ce que ça se fait ailleurs?

En fait, ça se fait déjà ici! Le gouvernement du Québec encadre déjà la semaine réduite de façon très complète pour ses employés sous le nom de Aménagement et réduction du temps de travail (ARTT).

 

Admissibilité, modèles de réduction, accumulation des vacances annuelles et des congés de maladie, conditions de renouvellement et de sortie, tout y est. Passez voir la page ARTT ci-dessus.

Le gouvernement belge a également réglementé la réduction de la semaine de travail, mais est allé un peu plus loin que le Québec en donnant le droit à tout groupe spécifique dans une entreprise - que ce soit les travailleurs d'un secteur ou ceux âgés de plus de 55 ans, par exemple - de demander une semaine de travail réduite. Les conditions relatives à cette réduction sont alors ouvertes à la négociation entre les employés et l'entreprise.

Mais il y a encore mieux! Le gouvernement des Pays-Bas a adopté en 2000, après une série d'ajustements plus ou moins fructueux liés, entre autres, à l'entrée à temps partiel sur le marché du travail des jeunes mères de famille, la Loi sur l'adaptation du temps de travail (p.80) qui, selon certaines conditions, garantie aux employés le droit d'ajuster leurs heures de travail de façon unilatérale.

Notons, par ailleurs, que même sans réglementation spécifique il existe un foule d'entreprises à travers le monde qui ont adopté, dans des mesures plus ou moins grandes, la semaine de travail réduite. Nous aurons bientôt une page de témoignages toute québécoise sur ce sujet!

Ça ne va pas créer une récession
si tout le monde réduit sa semaine de travail?

La semaine de travail réduite n'est certainement pas pour tout le monde. Il y en a pour qui le travail est toute leur vie et ils ne sauraient quoi faire d'une journée de congé supplémentaire. Il y en a d'autres qui voudront payer leur logement le plus rapidement possible ou s'assurer de payer l'université à leurs enfants.

Il y a ensuite les différents modèles. On comprendra que dans notre économie du savoir, la semaine de quatre jours avec un remaniement des processus et un maintien du salaire risque d'être un modèle courant.

Sachant cela, si on table, par exemple, sur 20% de la population en emploi qui réduit sa semaine de travail à quatre jour (soit une réduction de 20%) sans compensation salariale, on obtient un pourcentage non-négligeable de gens qui vont réduire leur dépenses, mais pas nécessairement de 20%. Certains vont simplement économiser moins, reportant ainsi une part de leur réduction de dépenses. Au final, nous aurons toutefois une faible diminution dans la capacité de production des entreprises : 20% x 20% soit 4%.

Nous pouvons donc nous attendre à un certain déplacement de la capacité de production vers les services et à une diminution des dépenses en biens de luxe qui sont souvent très intensifs en carbone. Alors oui, il devrait y avoir une certaine réduction de la croissance dans certains secteurs, mais rien de généralisé et de soudain. La semaine de quatre jours sera sans contredit adoptée lentement.

Au final, la situation devrait plutôt ressembler à un ralentissement de la croissance - menant à un déplacement de l'activité économique vers des activités plus vertes et moins intensives en carbone - qu'à une récession.

Comment est-ce que l'on met la semaine réduite en place?

Comme tout autre projet d'entreprise. On fixe des objectifs, on consulte toutes les parties prenantes, on détermine une ou des approches, on teste les approches, on documente et on implante à la lumière des essais effectués.

Il n'y a pas de modèle ou de solution idéale. Chaque entreprise a ses défis, tout comme chaque travailleur a sa réalité quotidienne. Chaque solution devra donc refléter les besoins de tous.

Cela dit, il est souvent plus facile d'imaginer des solutions lorsque l'on a accès à des modèles. C'est pourquoi nous travaillons sur une recension des entreprises québécoises qui ont implémenté, d'une façon ou d'une autre, la semaine de travail réduite.

Par ailleurs, Andrew Barnes, fondateur de Perpetual Guardian et instigateur du projet de la semaine de quatre jours dans cette même entreprise, a écrit un livre sur le sujet. Bien que plutôt généraliste, son livre La semaine de 4 jours (payés 5 !) regorge de conseils pratiques pour qui voudrait se lancer dans cette belle aventure!

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